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Nombreux sont les fabricants de sièges baquets à proposer des produits pour un usage routier ou compétition et il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les références disponibles. Quelle marque privilégier, quel modèle retenir ? Pour répondre à cette question, nous avons choisi de revenir sur l’histoire des manufacturiers les plus réputés et d’évoquer les spécificités de certains de leurs produits emblématiques.
Depuis leur introduction sur le marché dans la seconde moitié du XXIe siècle, les baquets n’ont cessé d’évoluer, de se perfectionner et d’apporter de nouvelles solutions aux problématiques des conducteurs et pilotes. Les marques que nous abordons ci-dessous ont toutes joué un rôle majeur dans l’histoire de ces équipements de par leurs innovations en matière de sécurité, de confort, de performance ou encore de design.
1. Siège baquet Sparco
L’ADN de la compétition
La marque italienne Sparco voit le jour en 1977 de la volonté de deux pilotes turinois, Enrico Glorioso et Antonio Parisi. Leur objectif : développer et produire des équipements plus sûrs pour le sport automobile. En effet, à la fin des années 70, les accidents très graves sont légion en compétition et les deux hommes veulent tout mettre en œuvre pour augmenter la sécurité des pilotes et copilotes.
En 1978, la société conçoit une combinaison de course ignifugée et son premier siège baquet pour la compétition. Seulement 5 ans après ses débuts, Sparco remporte en 1983 son premier Championnat du monde de F1 avec Nelson Piquet et le titre en Championnat du monde des rallyes avec la Lancia Rally 037 équipée de sièges de la marque.

Sparco conçoit et fabrique son premier siège compétition en fibre de carbone en 1984. Puis, à partir des années 90, la société s’ouvre au marché du tuning afin que chaque passionné puisse équiper sa voiture de produits de seconde monte qualitatifs. En 1998, Sparco dévoile son premier siège réglable en carbone et se lance dans la production de sièges sport d’origine à destination des supercars, d’abord avec la Lamborghini Diablo puis pour d’autres marques prestigieuses : Ferrari, Bugatti, Aston Martin, McLaren, Lotus ou encore Mercedes AMG…
Au fil du temps, la marque étoffe sa gamme pour couvrir tous les usages et se distingue en intégrant dans ses produits des équipements destinés à améliorer le confort du conducteur et des passagers. Depuis 2010, Sparco propose ainsi des sièges sport avec airbag latéral, un système de chauffage ou de ventilation, et d’autres fonctions à la pointe de la modernité.
Une technologie de pointe
Les sièges baquets Sparco sont développés et conçus à l’aide de procédés techniques très avancés. Les logiciels de CAO Catia et NX sont notamment utilisés, de même que des mannequins virtuels très utiles pour optimiser l’ergonomie et la sécurité des produits. Des vérifications sont effectuées, notamment avec l’assistance de méthodes d’analyse structurelle FEM garantissant une solidité optimale des sièges, et de nombreux essais sur route avec des pilotes constructeurs ou partenaires sont réalisés.
Pour la production de ses produits, la marque fait usage de fibre de verre, de carbone pré-imprégné ou de carbone forgé en fonction des sièges. Il est d’ailleurs à noter que Sparco dispose d’une division spéciale entièrement dédiée à la conception de pièces en carbone.

Sparco est également réputé pour avoir créé la technologie QRT (Quick Resin Technology) qui tire son inspiration de techniques de l’aérospatiale. Les sièges en fibre bénéficiant de ce procédé présentent un excellent rapport poids/rigidité et se révèlent être une excellente alternative aux modèles en carbone du fait de leur prix bien inférieur.
Sur un siège QRT, la fusion rapide et uniforme de la coque permet une meilleure répartition de la résine avec à la clé un gain de poids d’environ 30% par rapport à une coque en fibre de conception classique. De plus, la disposition des fibres dans la coque est également optimisée pour une résistance mécanique accrue.
2. Siège baquet Recaro
Plus d’un siècle d’expertise
Les origines de Recaro remontent à 1906, année à laquelle le maître-sellier allemand Wilhelm Reutter crée son atelier de carrosserie : Stuttgarter Carosserie und Radfabrik. En 1930, l’entreprise commence à travailler avec Porsche. S’ensuivra la production de nombreuses carrosseries et selleries de véhicules de la marque. En 1936, l’atelier dépose un brevet de siège réglable pour automobile et en 1953, un autre concernant un système de charnière pour siège à dossier inclinable.
La carrosserie est rachetée par Porsche en 1963 tandis que l’activité dédiée à la production de sièges est renommée Recaro GmbH (REutter CAROsserie). A l’occasion du Salon de Francfort 1965, la marque présente son premier siège sport de seconde monte, caractérisé par des rembourrages en mousse sur les côtés pour un meilleur maintien. En 1967, c’est au tour du Rallye I à coque en fibre de verre d’être commercialisé puis au Rallye II en 1974, le premier baquet Recaro inclinable pour le sport auto.

L’évolution se poursuit avec l’arrivée en 1989 du Recaro A8 à coque plastique, puis du premier siège de seconde monte homologué ABE (Allgemeine Betriebserlaubnis) doté d’un airbag latéral en 2004. La marque allemande franchit un nouveau cap en 2019 en lançant le Podium, le seul siège du marché homologué à la fois FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) pour la compétition et ABE pour la route. Enfin, Recaro introduit une nouvelle offre pour les amateurs de voitures anciennes et de collection avec sa gamme classique à partir de 2020.
Aux côtés des plus grands
Depuis des dizaines d’années, Recaro produit des sièges de série ou optionnels pour les plus grands constructeurs du monde. Parmi les voitures récentes, citons par exemple l’Aston Martin Vanquish S, l’Audi R8 Spyder, la BMW M4 GTS, la Mercedes AMG GT Black Series, la Porsche Cayman GT4 Clubsport, la Nissan GT-R, la Mitsubishi Lancer Evolution X, la Renault Megane RS, la Subaru WRX STI ou encore la Toyota 86 GR.

Soucieuse d’apporter le plus grand soin à ses produits, la marque allemande veille à utiliser des matières premières de grande qualité et à traiter chaque siège baquet ou sport avec une finition haut de gamme. L’alliance de matériaux nobles et d’une méthode de production artisanale traditionnelle permet à Recaro de combler les attentes des professionnels et particuliers les plus exigeants.
Recaro place également l’ergonomie au cœur de son processus de design afin de concilier confort, maintien et praticité. De même, la marque fait de la sécurité sa priorité. Recaro est d’ailleurs l’un des seuls fabricants de sièges à disposer d’un atelier dédié aux crash tests, opérationnel depuis 1990.
3. Siège baquet Corbeau
Une marque historique
La société Corbeau est fondée en 1963 dans le sud-est de l’Angleterre par Colin Folwell à la suite d’un constat. A l’époque, ce pilote automobile réalise en effet que les sièges fournis de série ne sont pas adaptés à la pratique du sport automobile, que ce soit en termes de maintien comme de sécurité. Ne trouvant pas de siège de compétition dans le commerce, il décide donc de le créer lui-même. Il donne ainsi naissance au Corbeau Equip.
Historiquement, Corbeau est considéré comme le premier fabricant de siège compétition. Il est également le premier manufacturier anglais à obtenir l’homologation FIA dès 1992. En 2016, Corbeau lance un tout nouveau siège homologué FIA 8862-2009 pour une durée de 10 ans, le Predator. Ce baquet très évolué entièrement conçu par ordinateur dispose d’un système de ventilation novateur permettant de rafraîchir tout le corps (épaules, torse et cuisses).
La marque anglaise est réputée dans le monde entier et dispose d’une gamme de baquets compétition, de sièges sport route fixes ou inclinables, mais aussi classiques pour les autos de collection et youngtimers reprenant des designs rétro emblématiques des années 60 et 70. Corbeau produit également des sièges OEM, installés notamment dans certaines voitures de sport Lotus.

La firme se distingue des autres manufacturiers en proposant ses propres supports de siège pour un large éventail de véhicules. Cette particularité assure ainsi un montage simple et sans modification.
4. Siège baquet Bride
Qualité “made in Japan”
Lancée en 1981, la marque Bride (se prononce à la française) est réputée pour ses sièges exclusivement fabriqués au Japon. Le modèle GT, premier siège sport inclinable de la firme, voit le jour cette année-là. En 1985, le baquet de course inclinable Pro est lancé, tandis qu’en 1990 Bride développe en collaboration avec le groupe français Faurecia un système de rail très bas permettant d’abaisser sensiblement la position de conduite.
Une étape majeure est franchie en 1995 avec le Zeta-ZZR, le premier siège japonais à obtenir l’homologation FIA. En 2004, la marque introduit une nouvelle série de siège à l’assise ultra-basse, les Low Max, qui deviendront instantanément des produits iconiques. Egalement très prisés, les séries edirb proposées depuis 2013 se distinguent par leur finition premium.

Selon les modèles, la coque des sièges Bride est conçue en FRP (polymère renforcé de fibres), en super aramide (fibres d’aramide) ou en aramide de carbone (matière première du kevlar). Chaque coque est fabriquée à la main. La doublure, réalisée en cuir, suède ou d’autres tissus, est dessinée à l’aide de logiciels de CAO, taillée par une machine de découpe automatique puis cousue à la main. De nombreuses étapes de contrôle et vérification interviennent tout au long de la fabrication. Bride produit également ses propres supports de siège.
Appréciés par les passionnés de préparation et customisation auto à la recherche de véritables produits “JDM”, les sièges Bride sont également omniprésents dans le paysage japonais de la compétition automobile. En effet, de très nombreuses voitures de course sont équipées de sièges de la marque, que ce soit en Super GT, en D1GP, en Super Taikyu, ou dans des séries monotypes.
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Crédits photos : Nissan / Lancia / Goodwood / Recaro / BMW / Corbeau / Streetfx